10,00 €
Éditeur :
GINKGO
Collection :
Mémoire d’homme
100
pages
Format :
12 x 20
Façonnage :
broché
Parution : 1 juin 2012
EAN :
9782846792080
ISBN :
978-2-84679-208-0
R… comme rue
Vous les avez probablement rencontrés au détour d’une rue, sous un porche ou sur un banc, solitaires, jeunes ou moins jeunes, parfois accompagnés d’un ou plusieurs chiens ou bien en groupe, souvent bruyant, vous faisant presser un peu le pas, vous laissant perplexes… Que font-ils ? Pourquoi en sont-ils arrivés là ? Ont-ils une histoire ? Comment vivent-ils ? Où dorment-ils ?
Les textes qui suivent apportent certes quelques éléments de réponse à ces questions, mais au-delà des contingences matérielles, au-delà du quotidien qu’il faut gérer, au-delà des apparences parfois rébarbatives, il y a des gens en souffrance, qui tentent de rester dignes, qui espèrent « s’en sortir », qui aiment la vie, même s’ils pensent qu’elle ne le leur rend pas toujours, qui aiment rire, s’amuser.
Certains cherchent l’amour, d’autres l’ont trouvé, d’autres encore, ou bien les mêmes, ne croient plus à rien… Ou bien si ! À la fidélité de leurs chiens.
Ces textes sous forme d’un abécédaire ont été écrits, quelquefois dictés, tout au long d’une année, un soir par semaine. Rendez-vous était donné dans un lieu d’accueil et ceux qui le souhaitaient venaient. De façon irrégulière certes, mais ils venaient… Chaque mardi soir, c’était la même inconnue : seront-ils là ? Qu’ont-ils pensé de ce qui a été fait la semaine précédente, ont-ils réfléchi à ce qu’ils avaient envie de dire, d’écrire ? Les mêmes problématiques revenaient sans cesse : le logement, primordial pour pouvoir se reposer, se ressourcer, pour trouver un travail, se présenter dignement devant un employeur, pour pouvoir avoir la garde d’un enfant… Et puis, en filigrane mais bien présents, toujours présents on entendait les mêmes mots, déclinés sur tous les modes : solitude, indifférence, ignorance, exclusion… Parfois l’un ou l’autre disparaissait quelque temps puis il revenait, reprenait au vol le fil de la discussion, s’installait devant une feuille blanche, torturait son crayon, discutait avec le groupe autour de telle ou telle lettre, ou bien dessinait et continuait cet abécédaire qui les empêchait parfois de dormir… R comme rue !
L’idée de faire un livre vient de la mort accidentelle, jamais vraiment élucidée, de l’un d’eux. Parce qu’aucune vie n’est anonyme, parce qu’ils voulaient rendre hommage à leur copain, ils s’étaient donné rendez-vous place François Ier à Cognac.
Ils étaient plus de soixante à l’heure dite… Soixante personnes un peu atypiques au même endroit, tristes et silencieuses, ça se remarque, non ?
Et bien non ! Il n’y a même pas eu l’ombre, le lendemain, d’une discussion autour du café du matin, ni d’un article, ni d’un entrefilet dans la presse… Rien.
Face à cette facilité que nous avons à ne pas voir, à ne pas savoir voir, peut-être à ne pas vouloir voir est née la volonté de parler, puis d’écrire. Ce sont ces fragments de vie, de leur vie qu’ils nous offrent.
Les textes qui suivent apportent certes quelques éléments de réponse à ces questions, mais au-delà des contingences matérielles, au-delà du quotidien qu’il faut gérer, au-delà des apparences parfois rébarbatives, il y a des gens en souffrance, qui tentent de rester dignes, qui espèrent « s’en sortir », qui aiment la vie, même s’ils pensent qu’elle ne le leur rend pas toujours, qui aiment rire, s’amuser.
Certains cherchent l’amour, d’autres l’ont trouvé, d’autres encore, ou bien les mêmes, ne croient plus à rien… Ou bien si ! À la fidélité de leurs chiens.
Ces textes sous forme d’un abécédaire ont été écrits, quelquefois dictés, tout au long d’une année, un soir par semaine. Rendez-vous était donné dans un lieu d’accueil et ceux qui le souhaitaient venaient. De façon irrégulière certes, mais ils venaient… Chaque mardi soir, c’était la même inconnue : seront-ils là ? Qu’ont-ils pensé de ce qui a été fait la semaine précédente, ont-ils réfléchi à ce qu’ils avaient envie de dire, d’écrire ? Les mêmes problématiques revenaient sans cesse : le logement, primordial pour pouvoir se reposer, se ressourcer, pour trouver un travail, se présenter dignement devant un employeur, pour pouvoir avoir la garde d’un enfant… Et puis, en filigrane mais bien présents, toujours présents on entendait les mêmes mots, déclinés sur tous les modes : solitude, indifférence, ignorance, exclusion… Parfois l’un ou l’autre disparaissait quelque temps puis il revenait, reprenait au vol le fil de la discussion, s’installait devant une feuille blanche, torturait son crayon, discutait avec le groupe autour de telle ou telle lettre, ou bien dessinait et continuait cet abécédaire qui les empêchait parfois de dormir… R comme rue !
L’idée de faire un livre vient de la mort accidentelle, jamais vraiment élucidée, de l’un d’eux. Parce qu’aucune vie n’est anonyme, parce qu’ils voulaient rendre hommage à leur copain, ils s’étaient donné rendez-vous place François Ier à Cognac.
Ils étaient plus de soixante à l’heure dite… Soixante personnes un peu atypiques au même endroit, tristes et silencieuses, ça se remarque, non ?
Et bien non ! Il n’y a même pas eu l’ombre, le lendemain, d’une discussion autour du café du matin, ni d’un article, ni d’un entrefilet dans la presse… Rien.
Face à cette facilité que nous avons à ne pas voir, à ne pas savoir voir, peut-être à ne pas vouloir voir est née la volonté de parler, puis d’écrire. Ce sont ces fragments de vie, de leur vie qu’ils nous offrent.