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" Jadis, quelque part, vivaient deux frères. L’aîné se fit devancer par son cadet pour le mariage. Le cadet, plus malin, fut le premier à prendre femme. Le couple logeait dans une cabane proche de la maison principale. L’hiver vint. Le couple avait du mal à trouver à manger. C’était la fin de l’année. Le coffre à riz était au niveau le plus bas. Le cadet alla demander du riz au noble aîné, qui refusa en disant :

– Vas en demander à ta femme. 

Celui-ci s’en alla en montagne, tout triste, shioshio. Il parvint à un col, et rencontra un vieillard à barbe blanche occupé à ramasser du bois mort :

– Toi, où diriges-tu tes pas ?

– Ce soir, c’est la fin de l’an. Je n’ai même pas de riz à offrir à Toshigami (le dieu de la fin de l’an). J’erre par ici, à bout de ressources.

– C’est ennuyeux. Tiens, prends ça ! 

Le vieux lui donna un manjû, pâté de blé, et ajouta :

– Va dans le sanctuaire du dieu de la forêt que tu vois là, derrière le temple. Il y a un trou avec des nains. Ils auront très envie de ton pâté. Donne-le-leur. Échange-le, non pas contre de l’or, mais contre un mortier à roue (hiki usu) qu’on entraîne avec une cordelette. "