Le Svalbard, dont l'île principale est Spitzberg, subit de plein fouet les incidences des actions humaines délétères. Ici, au-delà du cercle polaire arctique, la température augmente six à sept fois plus qu'ailleurs. La banquise et les glaciers sont en sursis et le dérèglement en cours sur cet archipel, aujourd'hui sentinelle du climat, nous met en garde contre un avenir mortel.

Alors, pour se soustraire à l'idée que cette région ne devienne plus qu'un souvenir, il faut crier et dire le beau. Raconter cette diversité des formes de l'eau, l'incroyable lumière qui irradie la glace et les vastes étendues faussement inhabitées, montrer l'extraordinaire adaptation de la faune et de la flore à ces latitudes extrêmes, dire la fragilité des lois qui équilibrent cet univers glacé.

Après plusieurs passages sur ce territoire à bord de navires scientifiques, la photographe Férial s'en charge avec majesté, animée par la seule volonté de dire non à l'insouciance des hommes qui éteignent peu à peu cette étoile dans la nuit.

Parisienne par sa mère, kabyle par son père, Férial est née en 1965. Diplômée des Arts déco de Nice, major à l’École d’Art Beaubourg, elle travaille dans le graphisme et la communication pendant 10 ans. Elle s’installe à Vence et devient photographe officielle du Magazine Rock & Folk et de Patti Smith et fait aussi des portraits de personnalités chères à ses engagements.
Elle a obtenu plusieurs résidences d'artistes dans le monde polaire et notamment sur le navire de Jean-Louis Étienne en 2023.