Pour passer d’une misère profonde au premier rang économique mondial, la Chine se donna un dividende démographique en jugulant la croissance de sa population et en gérant efficacement l’onde d’actifs
disponibles pour devenir une puissance moderne.

L’Afrique présente le tableau inverse d’une vague démographique sans précédent s’enflant plus vite que le progrès économique ne s’avance :
un doublement de la population y semble d’ores et déjà inéluctable, aux alentours de 2 milliards d’hommes avant le milieu du siècle. Jamais dans l’histoire pareil tsunami humain n’a mis une région du monde au défi de réaliser des prodiges ou périr.
Cette éruption démographique en cours intéresse le monde entier : ou bien elle amènera des catastrophes humanitaires massives, assorties de migrations bibliques, ou bien sa poussée, inspirant un pari hardi sur la possibilité d’en tirer une nouvelle ère de progrès collectif, fera dès à présent de l’Afrique l’horizon prioritaire des anticipations positives.

Y a t’il encore le choix ? La première option n’étant pas soutenable, force est d’adopter la seconde, quelques inquiétudes qui demeurent sur son réalisme. Que ce soit réaliste ou pas, cela doit être déclaré souhaitable et rendu vraisemblable. L’heure est à agir !

L’un des buts atteints par le quatrième colloque annuel « Bonnes nouvelles d’Afrique » organisé par la Fondation Prospective et Innovation et la Mairie de Bordeaux, tenu les 9 et 10 juin 2016 à l’hôtel de Rohan, aura été de réunir les arguments concluant en ce sens. Il a en outre mis en lumière combien l’énergie inhérente aux cultures était à cet effet une ressource précieuse à mettre en perce, dans une dynamique mettant résolument les Africains aux commandes de leur destin, c’est-à-dire aussi en responsabilité du sort à venir de ’humanité, qui dépendra pour beaucoup de la sagesse, de la justesse et de la lucidité avec lesquelles tous, des gamins aux élites, prendront
la mesure de cette charge majeure que l’histoire leur confie.