Histoire d’un étonnant théâtre africain à São Tomé, « l’île du milieu du monde », sur l’Équateur ! Charlemagne, Ganelon, le marquis de Mantoue, l’Impératrice et ses dames de cour dansent des pavanes et des menuets raffinés en pleine jungle.
Dans ce livre, Françoise Gründ, ethnoscénologue, répond à de nombreuses questions. Que signifie le nom tchiloli ? Pourquoi les anciens esclaves, qui se font appeler « fils de la terre », se sont-ils approprié une culture étrangère ? La dramaturgie sophistiquée ne dissimulerait-elle pas un code secret ? N’a-t-elle pas servi de prétexte pour résister à l’enfer de l’oppression ?
Un superbe fragment d’archéologie théâtrale, toujours vivant !
La Maison des cultures du monde permet la connaissance de formes spectaculaires rares ; ainsi le tchiloli, invité à plusieurs reprises par le Festival de l’imaginaire, suscite désormais une curiosité justifiée auprès d’un large public.
Sommaire
Le masque, qui abolit la frontière entre le monde humain et le monde supra-humain, joue sur un paradoxe. Les gestes du porteur de masque peuvent se reproduire indéfiniment car ils se transmettent de génération en génération, mais ils fixent aussi l’instant, car la représentation n’est jamais semblable à la précédente. La geste masquée exige la totale disponibilité du porteur et la participation de tous ceux qui regardent. Cette pratique serait un moyen privilégié par lequel le porteur de masque s’investit dans un rapport collectif. C’est grâce à ce rapport collectif que le masque favorise le rétablissement de l’ordre du monde, selon la logique de la société qui agit par le masque.