Cet ouvrage n’est pas une histoire du dressage, d’autres l’ont déjà fort bien écrite et il n’y a pas lieu d’y adjoindre un nouveau chapitre. Ce n’est pas non plus une histoire des dompteurs ou des dresseurs où seraient enfin dévoilés les secrets de ceux qui vivent auprès des fauves. Ce texte tente plutôt de démêler un écheveau complexe de sensations et de relations, brouillées ou limpides selon les cas et les époques, et de comprendre un peu mieux les motivations du dompteur et du public.
Au filtre du temps et des rencontres, nourri d’expériences et d’échanges avec plusieurs dresseurs et le souvenir de quelques autres, loin d’une quelconque apologie, ce livre, riche d’illustrations inédites, mêle repères et références, entrouvre quelques portes, et ambitionne finalement de faire partager, sans la justifier, cette fascination troublante pour l’un des plus vieux rapports de force de l’histoire de l’humanité, le lien ambigu qui entrave l’homme et la bête.
Sommaire
L’heure est à la protection de la nature et des espèces qui la constituent. L’homme doit vivre en symbiose avec son environnement et tire un signal d’alarme pour un sursaut collectif parce que la planète n’offre plus d’espaces inexplorés ni d’espèces inconnues. Il résulte de cette prise de conscience, une requête double et ambiguë relative aux bêtes de cirque. D’une part, l’animal dispose de droits que la plupart des gens de cirque entendent respecter. De l’autre, le public, nostalgique des héros de sa propre enfance, recherche au cirque la réminiscence d’une lointaine fascination. C’est précisément de cela dont il s’agit. Le cirque procure des sensations extrêmes. Les acrobates aux agrès et les dresseurs en piste suscitent la même admiration.