Sommaire
En mai 1900, de retour d’Inde, Loti entreprend de traverser la Perse (l’Iran actuel) et de se rendre à Ispahan, voyage qu’il raconte dans ce récit publié en 1904. Il est tout d’abord frappé à son arrivée par la vision des monuments d’émail bleu, aperçus de loin. Mais il rapporte que le silence et l’isolement autour de la ville sont tels que l’on se demande si des routes y mènent : on n’y voit que « de grands cimetières abandonnés où paissent les chèvres, de limpides ruisseaux qui courent partout [...], des ruines d’anciennes enceintes crénelées, et rien de plus. » À l’intérieur de la ville, il note que les édifices qui, au premier aspect, « jouent encore la splendeur », sont en réalité « à moitié dépouillés de leurs patientes mosaïques de faïence et semblent rongés d’une lèpre grise. » Ispahan a pour l’essentiel cessé de vivre depuis l’invasion afghane, estime Loti, qui écrit que « cette place unique au monde, qui a déjà plus de trois cents ans, ne verra certainement pas finir le siècle où nous venons d’entrer… »