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Le volcan vient d’entrer en éruption. Il est en activité depuis des mois, on passe en permanence de l’alerte jaune à l’alerte orange. Beaucoup de gens disent que le gouvernement nous ment, que le volcan lui permet de prendre des mesures à sa guise.
C’est une explosion phréatique impressionnante, d’après la radio, hallucinante, à laquelle nous assistons, insiste le journaliste, c’est beau, un champignon est en train de se former, un champignon géant, conclut-il. Voilà ce que dit la radio.
Je me lève pour aller sur le balcon. Une colonne de vapeur monte du sommet, mais la montagne semble tranquille, la ville aussi. Je regarde attentivement parce que je crois qu’il va se passer quelque chose, que le volcan va se manifester de nouveau, qu’il va enfin mettre la ville à ses pieds. Il ne se passe rien, le Pichincha est tranquille, ses flancs ne s’écroulent pas, la forêt ne se désintègre pas, le vert reste vert, les maisons les plus proches du sommet sont intactes, toutefois, les entrailles du volcan crachent cette chose dans l’atmosphère. Je regagne ma chambre. Mon lit est déjà froid. Les lits se refroidissent si rapidement, à Quito.